éditions \" à l\'écoute \" , hors commerce

D.O.Tron : opus 1 : versions 3 & 4 : L'EVEIL INAUGURAL

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Le tableau peint à l'acrylique  sur carton encadré , de format 66 x 50  et qui a été vendu par une galerie de Formentera est la première version de cet opus.   le tableau est titré en tahitien  " TE ARARA'A MĀTĀMUA " . Les voyelles se prononçant différemment en tahitien, entendre  : Té arara'a matamoua , ce qui veut dire en français : l'éveil ancien, premier, du début...  Ce  titre  est inscrit au dos de ce tableau, avec la signature, car je ne signe jamais sur la face peinte, ce serait comme écraser une mouche sur une vitre en regardant un paysage .La deuxième version a été publiée sur Ekla blog en 2012, il ne m'a pas paru nécessaire de l'effacer, on peut la préférer pour la chanter, mais lorsque je relis mes publications , j'éprouve le besoin de faire des corrections, et comme la prononciation des voyelles n'est pas la même en français et en tahitien, j'ai préféré isolé la partie en tahitien .La troisième version est donc  le poème en reo maohi   . La 4 ème version est  la version en français que l'on trouvera ci dessous ensuite . 
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opus 1, version 3
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TE ARARA'A MĀTĀMUA
 
 
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E te manurere o te Pārataito,
 Meho Nui Ha'atupua,
 'ua 'ite 'oe iā'u te ara o te arara'a :
 
Parau mau ! 
 E'ita e mo'e iā'u 
 i tō 'oe mau 'ū pohe 'ore !
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    En reo maohi, le u se prononce ou, le e = é, ai = aï,  le h est audible ,  le tiret sur les voyelles les allonge, on roule les r  et le ' est le coup de glotte .Le mého est un oiseau très discret et qui avait  la réputation, dans les temps anciens, d'être un messager du divin, il se cachait dans les buissons, on a pensé qu'il avait disparu , trop chassé , puis on en a retrouvé  . Nui veut dire grand , cela magnifie cet oiseau qui à l'état naturel est petit . Donc l'équivalent en français  peut être:
 
 
O toi l'oiseau du Paradis
 le grand Discret exorciseur
 tu m'as montré le chemin de l'éveil !
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Parole véridique !
 Impossible de perdre la  mémoire
 de tes couleurs sans mort !
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opus 1 , version 4  :
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L'EVEIL INAUGURAL
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Cette année là nous avions pris le bateau à Casablanca
 Et lorsque nous sommes passés devant le rocher de Gibraltar
 ma mère Yvette me tendit ses jumelles  et me dit
 "Regarde les singes !"
 
 
 
Puis nous sommes arrivés jusqu'à la maison de l'oncle Antoine
 au milieu de ses vignes , en Provence.
 
 
Un matin, à l'étage .
 La fenêtre est largement ouverte ... 
 
 
Près de mon lit se dresse un chevalet 
 avec une toile blanche sur son chassis.
 
 
 
Les pinceaux  sont posés tout près .
 
 
Peut-être aujourd'hui Antoine va se remettre à peindre
 après avoir encore contemplé la campagne 
 l'esprit dans le vide et dans la paix .
 
 
 
A mon éveil
 un oiseau pénètre à toute allure dans la chambre...
 Il fonçe sur la surface blanche , 
 puis s'en écarte aussi vite, pour s'en retourner
 par la fenêtre...
 
 
 
J'entends l'écho du glissement de l'air
 sur les plumes  colorées  lancées à toute allure
 
 
Lorsqu'il a fait son virage j'ai cru voir son aile  traverser la toile
 Pourtant elle ne l'a pas déchirée.
 
 L'oiseau bariolé a fait demi tour 
 Il a plongé dehors vers le haut, très haut, très haut
 dans le ciel bleu de sa naissance !
 
 Les couleurs laissées par l'oiseau 
 rayonnent, palpitent sur la toile de lin
 se fixent
 puis s'effacent
 
 Par la fenêtre :  les collines du Lubéron, au loin.
 Et plus près, une rangée d'arbres fruitiers 
 à la limite des vignes ...
 Des orangers, des grenadiers et des figuiers,
 un cerisier
 
je grimpe sur une grosse branche
 je cueille une cerise rouge.
 
 
Maintenant tout ést silencieux
 Aucun bruit à  l'étage ni au rez de chaussée .
 
Puis les cigales
 cricrissent
 
 
Beaucoup, beaucoup, beaucoup plus tard 
 j'ai soupçonné ce souvenir
 d'avoir été un rêve et non une vision
 comme lorsqu'un oiseau se cogne à une vitre
 mais qu'est ce que cela change ?
 
 
 Ce matin là reste plutôt gravé dans ma mémoire 
 comme celui de l'Eveil !
 
 
 
 Eveil ,
  théâtre de Lumiere dans l'or de mon sommeil
 les yeux clos dans la paix des rayons du Soleil ...
 Une halte dans la marche forcée vers le néant 
 où nous orchestrent  en aveugle  
 les mâles dominants ,comme au zoo 
 chez les babouins !
 
Eveil pour démentir  dans mon intimité
 La voie des  empereurs , le despotisme
 universel ou domestique, 
 sur le territoire minuscule ou immense
 de toute contrée!
 
 
Oui 
 c'est là que mon âme a trouvé
 le réflexe instinctif  de l'éveil
 pour digérer le songe de l'incarnation
 le temps qu'elle allait durer ...
 
Etre poète c'est se donner le souffle 
 de tout dire ,
  y compris l'ineffable bon ou mauvais
 sans crainte des primates mal intentionnés
 allergiques à la clarté
 comme à l'obscurité .
 
 
 
Mon soliloque s'est ouvert en toute langue
à l'instant propice à l'audace
dans le consentement au dialogue.
 
  
Avant de savoir si ta naissance
est chance ou malchance
 enfant dépose le fardeau des générations 
 qui t'ont précédé, et l'autorité
 de leurs ventriloques toujours prêts
à justifier leur règne empoisonné!
 
Pèse le sens de tous les héritages
 il y a l'héritage des chaînes, et les sentiers de liberté.
 
Je  n' hésiterai  plus  , avant de m'en aller   
 à mettre ma mémoire en partage
 
Une foule de raisonnables patentés
se donnent le relais pour se pavaner
et du coup leur délire passe pour vrai,
la loi de la jungle revue et corrigée pour te piéger !
 
 
Attention, ton  dressage 
 n'a pour priorité que la gouvernance  
 du fermier sur le bétail ...
On distribue encore des bibelots aux singes
pour qu'ils consentent à l'esclavage
 
 
 
Certes pour éviter les fauves il est parfois prudent
 de brouter derriere des fils barbelés .
 Le fermier est lui même un des acteurs de la basse cour
 mais s'il est cannibale
 vas tu dissuader  avec tes cornes 
 le berger qui te raconte son évasion ?
 
 
Sur cette planète il y avait aussi
 ceux qui applaudissaient  à l'unisson 
 à la fois le sensé et l'insensé
 mais trouvaient finalement plus de sagesse
 dans la trahison  ...
 
 
 Êtres doubles , déchirés
 C'est à cause de vous que je dois mendier
 à moins qu'il soit davantage digne
 de vous cirer les souliers.
 
 
Qui empêchera les déguisements
 de l'âme libre vendue aux démons ?
 Les humains rêvent de Dieu à leur image...
 
 
D'autres ne voient dans le Soleil qui les tient debout
 qu'un gyroscope de feu 
 un objet ignorant 
 car eux seuls se sont qualifiés d' êtres pensants
 
 
Eveil hors du cauchemar
 de la gloire et de l'exemple des titans  .
 
Evade toi du rythme absurde
 de la peur minutieusement calculée 
 qui t'asservit à leurs chantages
 
 
Selon ce que j'ai vu, les rituels de l'histoire 
 servaient le plus souvent à contrôler l'espace et le temps
 et les générations tournaient en rond dans des déserts stériles
 
sans savoir se nourrir des arbres de cristal
que des illuminés avaient fait croître !
 
La confusion enchaîne le maître avec l' esclave.
 
  
L'oiseau savant peut guérir ton attente et  te fortifier 
 Résiste aux illusions déguisées en fatalité
 Résiste à l'autohypnose des bêtes ensorcelées
 celles qui ont  bu le poison mélangé au lait
 Résiste  à qui a préparé cette mixture
même si elle l'odeur de miel de l'hydromel.
 
 
L 'oiseau Phénix  un jour m'a fait l'offrande
 de son identité transparente
 quelle que soit la forme aimable 
 que je lui créerai !
 
 
L'empereur et sa concubine
 n'ont que des yeux , des oreilles d'animaux
  Ce qu'ils veulent perpétuer c'est leur espèce
 Ils brisent le miroir muet qui affiche  
 avec insolence leur orgueil.
 Ils ne voient pas digne d'hériter
 l'enfant au coeur tatoué de couleurs et de chansons
 
 Les sens humains sont limités
 Oiseau Phénix  tu es mon fils et et mon père...
 Seuls sont logiques Amour et  Liberté
 Mais pour les comprendre il faut l'humilité
 et la patience de les déchiffrer !
 
 La foudre était jadis tombée
 sur ce mas de Provence.
 Elle était entrée par une cheminée.
  
Tante Léocadia avait roulé dans un tapis d'étincelles
 Le feu avec elle avait dégringolé l' escalier
 Sans la blesser
 
 
 
La famille était incrédule  pour tout ce qu'elle n'avait pas vu ,
 par exemple   l'oiseau venu m'inspirer 
 Mais ce dont on est témoin , comment le nier ?
 L'éclair qui avait ailleurs tué
 on le respectait.
 
 
Et moi  cet oiseau je l'ai vu même si c'était en rêve.
 Il m'a montré comment orienter le hiéroglyphe 
 de mon incarnation passagère
 afin qu'elle me soit plus légère.
 
 
 
Aussi je dois, avant de retourner au Ciel
 armé du seul passeport
 de mon âme invisible aux contrôleurs inhumains, 
 je dois te tatouer lecteur de ces lueurs
 
 Attrape ce boomerang de lumière
 et fais passer.
 Chacun s'illumine dans le relais.
 
 
 j'accomplis ma tâche  pour que les vents me poussent
 ainsi qu' une antique montgolfière
 vers là où les malédictions
 ne pourront plus me souiller !
 
 
Il fait chanter le temps  ce  travail
 de témoigner des bienfaits de l'éveil ,
 mais aussi 
 des crimes et mensonges
 presque parfaits .
 
 
Ceux pour qui je ne suis pas un parasite à balayer,
 m'ont fait parfois  l'aumône sans même m'écouter 
 ainsi qu'à un mendiant qui délire
 devant la porte de leur église .
 
 
Merci quand même, cela prouve au moins 
 Que  les perroquets ont un rôle à jouer
tant qu'ils  ne se sentent pas menacés
par le  Phénix, Quetzacoalt,
 e Simorgh, Taaroa, Hamsa ton propre souffle,
 
 
Alors mon frère, ma soeur en humanité
accueille le nouveau monde vivable
 épris d'air pur et de lecture
loin de tout marchandage !
 
 
 
Accueille moi un peu dans ton regard
 Es tu  si sûr de détenir toutes les clés
 pour ouvrir toutes les serrures ?
 Montre moi le chemin de ton rivage !
 
 
Là où le phénix demeure ,
 nous serons tous  recompensés
 de nous oublier dans le partage
 de son écho, même fredonné
 
 
Ceux qui s'en fichent peuvent bien ricaner
 de la veillée ...
Il est essentiel de négocier des lois
pour chasser le renard du poulailler
il s'est clamé gardien, l'illusionniste
A notre tour de l'escamoter.
 
 
 
 
Mého Nouï, Garouda, Bouroung Chandrawasih ,
  toi c'est mon moi pour me sortir de la noyade !
 
 
 Et ce qui est véridique aussi
 c'est le mauvais coeur qui inquiète 
 la chenille en gestation dans le cocon
 en dépit de la bonté inlassable 
 des couleurs de l'Eternité
 
 
 
*
 
 
 
 
 
 Lorsque j'étais enfant au Maroc, mes parents vinrent  une fois passer des vacances en Provence où étaient leurs familles, notamment dans la campagne de Pertuis (Vaucluse) où mon grand-oncle, Antoine Krébil, vivait avec tante Léo dans une maison entourée d'arbres fruitiers et de vignes. 
 
 
 
Tout comme mon grand-père Louis Cottalord, tonton Antoine aimait peindre, en particulier les paysages de Provence. Et à l'étage, dans la petite chambre où je dormais seul, il y avait un chevalet avec une  grande  toile vierge, qui faisait face à une fenêtre ouverte. Cela faisait du temps que l'oncle n'avait pas touché aux pinceaux , il avait peut être laissé là ce matériel pour être tenté ...mais qu'ajouter à la beauté du paysage ? ou alors peindre est l'occasion d'aiguiser le regard ?
 
 
 
 Or un matin , en m'éveillant, je vis, à la vitesse de l'éclair, un oiseau multicolore qui se précipitait   par la fenêtre jusqu'à la toile, puis, sans ralentir , son parcours fit une boucle , et il repartit d'où il était venu. Ensuite, pendant quelques instants , subsista la trace multicolore de son passage sur la toile vierge, comme s'il s'agissait de son sang, de sa chair, de sa vitesse.
 
  
 
 Trace indélibile dans ma mémoire , rayonnant un message d' éternité, et je peux m'imaginer chevaucher son double astral pour accompagner cet oiseau là au dessus de la campagne. Mais  à force  pédagogue, il semble que les graines  de  l'Eveil ne prennent qu'un temps  sur cette Terre. C''est peut être l'indication d'une étape ultérieure où soit durable l'éveil à la conscience cosmique , par libre choix .  
 
 
 
C'est que les mots ne suffisent pas. Tout le monde veut renaître Phénix, mais il y a les flammes purificatrices et celles de l'enfer, et à force de mélanger les ambitions contradictoires, on se retrouve au pays des iwawas, des zombis, des tupapau , prononcer toupapaw ... il y a un sens aux actes et aux choses en deçà et au delà des mots. Je  suggererai que ce soit cela leur sphotas, même si je ne suis pas sûr que c'est ce dont veut parler   Daumal, dans Bharata, quand il évoque  le sens dénominateur commun à un mot et à sa traduction .
 
 
 
  " Une langue inconnue parle en nous, et nous mêmes nous en sommes des mots, détournés du réel" écrivait Pessoa, traduit par Quillier . Sans le sens métaphysique des formes  d'esprit et de matière où s'engendrent les créatures ou les objets , pauvres sont les mots, juste utiles à jouer avec  l'anxiété de survie de la bête. "
 
 
 
Avec l'âge ,je me suis dit que ce qui m'était arrivé avec cette première vision de l'oiseau bariolé, ce n'était peut être pas une vision reçue au moment où j'avais ouvert les yeux, mais un rêve. J'avais peut-être dormi jusqu'à ce que les rayons du soleil viennent colorer mes paupières closes. Mais qu'importe, même aujourd'hui, en repensant à ce moment crucial de mon existence , j'en ai un souvenir comme d'un fait plus réel que tout ce que je vivais alors.
 
 
 
Mon frère Freddy n'était alors pas encore né . L''ambiance familiale au Maroc avait tendance à se limiter, depuis quelques années aux mines renfrognées et aux coups de gueule d'un père que je percevais comme un despote. Dans mes poèmes adolescents je l'appelais "l' Empereur de Chine", puisqu'en dépit  du dernier empereur devenu jardinier, c'était en principe contre le despotisme qu'on faisait des révolutions . A moins que le despote , le fauve prédateur ne soit en chacun une option actualisable, pour prendre le relais des potentats.
 
 
 
 Ferdinand pourtant avait souffert du pétainisme,radié de son emploi de dessinateur parce que né étranger,  mais voilà, ayant peu connu la tendresse de ses propres parents harassés par la vie, il ne savait pas rayonner l'amour. Seulement une angoisse déguisée de certitudes sur ce qui était réaliste dans la vie, et pour le chien de garde c'est la voix de son maître qui est l'exemple absolu, quand on a  trouvé un peu de répit dans une niche . 
 
 
 
Et voila que par ce rêve, le visage baigné par le soleil dans mon petit lit, s'était révélée une Réalité tellement plus consistante que je n'allais plus laisser ma mémoire s'en éloigner. On pouvait bien tout tenter pour décourager ma vocation d'artiste , je ne voyais pas de quelle félicité jouissaient les esclaves et même les maîtres et leurs portées.
 
 
 
Lorsque j'ai peint ce tableau, je m'étais représenté comme un être asexué, puis ensuite j'ai voulu représenter une femme , comme pour inciter l'oiseau à visiter ma compagne . Je  vivais alors avec Christine , et j'ai toujours souhaité ardemment partager mes inspirations avec les femmes que j'ai aimées.
 
 
 
Au fond le monde entier pouvait m'ignorer, pourvu que ma compagne soit capable de tout partager, même ce regard qui me traversait. Excessif , naïf, utopique , tyrannique ? C'est à voir  ... Ce fut en tous cas  une des obsessions fertiles  de ma vie dans cette incarnation, et l'oiseau exorciseur, symbole de Délivrance , me paraissait davantage digne de fidélité que les charmes de la sensualité, si je devais les payer par l'enlisement de mon espace, de mon temps et de ma créativité  ...
 
 
 
 Je pense que l'on est sur terre pour se créer, mais librement car le monde ne peut accéder au  Divin avec une conscience de machine. D'où probablement la clé de l'énigme du mal. C'est librement que l'on peut réaliser l'Union Cosmique.
 
 
 
Plus tard sur cette image  j'ai ajouté la fleur du sexe d'homme , comme si finalement je devais assumer que ce souvenir c'était seulement mon histoire . Rêve possible à partager, mais mettre le haut idéal dans les désirs de la chair, c'est un paradoxe que seul l'exemple peut inciter à pratiquer, comme une clé de l'évolution, la pénétration de l'esprit dans la matière. ... 
 
 
 
Ce tableau fut acheté dans une galerie de l'île de Formentera ,je l'avais encadré moi même , une fois le carton de marque Canson posé sur une pièce de contreplaqué de sa taille . On remarquera  que la toile  représentée dans le tableau ressemble à une deuxieme fenêtre à côté  de la fenêtre, quoique  dans mon souvenir elle lui faisait face.
 
 
 
Le lit semble suspendu dans le ciel bleu où poudroient  des éclats de couleur. La blancheur de la toile , la nudité   et les pentes de verdure suggèrent des parcours possibles . Tant l'éveil est va  plus facilement se proposer  dans une vie  vierge de souillures choisies . Si la conscience et ses sens vassaux sont réceptiifs  et l'art catalytique du supramental divin n'ensemence pas sur du macadam  mais il faut aussi notre volonté . Jadis ,les religions se bâtissaient à travers des poèmes  et des visions sacralisées par le consensus social. La peinture était là pour illustrer les textes. Ici ce sont les mots qui sont des outils , comme les couleurs, pour que l'éveil silencieux ou chantant soit trouvé.
 
 
 
Cet oiseau, symbole de la bienveillance cosmique des astres,  devint  le repère central de la mythologie instinctive où ma vie a trouvé son sens , son épanouissement , je n'ai pas fait  de son image une icône pour un culte, et je conçois que chaque regard rêve autrement de cet oiseau ou d'un autre symbole, chaque vie est une équation à résoudre.
 
 
 
Quoique sous de multiples formes, l'Oiseau venu du paradis a commencé  alors à me nourrir d'un rayonnement qui longtemps après m'a paru émaner du supramental Divin , mais perçu selon les limites des organes sensoriels et de la réceptivité psychique du petit singe français que j'étais ,né dans l'Atlas Marocain .
 
 
 
Ce sont les oiseaux des Galapagos, qui ne craignaient pas l'homme, et Christian Zuber avait des films pour le prouver, qui m'aimantèrent lorzsque j'avais 12 ans vers  une vie dans le Pacifique . Mais je n' y arrivais que bien  plus tard .Dans la cosmologie tahitienne ,Taaroa est  l'oiseau né de l'oeuf du  monde  . Il  laisse tomber quelques unes de ses plumes pour qu'elles se plantent et deviennent des arbres . Dans un autre de mes tableaux, ce moi qui s'est pris pour Taaroa  a semé des arbres-guitares .
 
 
 
  Peu avant la vision de Pertuis  il y a eu deux   deux autres iscènes fondatrices de mon cheminement sur cette planète  , toutes deux à Agadir. L'une est infernale , c'est la vision de mon père les yeux exorbités écoutant la radio pendant que je suis près de ma mere, dans l'ombre de la véranda , une de ses jambes posée sur un petit cheval de bois . La baie vitrée de la véranda est ouverte sur la nuit et le jardin. Je frissonne apeuré d'imaginer des fantômes, des diables, comme s'ils me narguaient. 
 
 
 
 L'autre vision , sur la plage très déserte au delà de la ville où était notre maison, est celle d'une très jeune femme noire sortant de la mer, avec un pendentif en or scintillant entre ses seins mouillés .
 
 
 
 En fait, pendant longtemps je n'ai accordé aucun sens à ce rêve éveillé de l'oiseau merveilleux . Puis, un jour, à Nice,  je fus ébloui de retrouver cet oiseau, sous une forme différente , comme pour fournir une signification supplémentaire . Il s'élançait d' un arbre sur une miniature arabe  ornant  un mur chez Jean Pierre Boursier Mougenot , dont les grandes sculptures étaient incrustées de bouts de miroir .
 
 
 
Et  vers 1970, dans la série de mes  Pictographies,  c'est encore cet oiseau qui me délivre de la caverne de chair ancestrale  . Voir l'opus 463 , qui se trouve dans ces albums :  https://www.facebook.com/pages/FONDATION-ABALYON/168165169931580?sk=photos_albums .J'avais imaginé   l'édition  de ces Pictographies sous forme d' un livre rouleau où les symboles suffiraient au récit ...
 
 
 
Plus tard,  de mon deuxième séjour à Bali en 1974, j'avais également suspendu au dessus de l'entrée de  la chambre où je dormais  un dessin en couleur de cet oiseau que j'appelais Amour, à côté d'une cage. Je  prévenais  que dans la cage on ne pouvait apprendre le secret de son vol. 
 
 
 
La même année  ,  alors que je cheminais dans un torrent au fond d'un précipice, pres du village de Batuan,  l'oiseau du paradis  vint m'éveiller de façon encore plus explicite . C'est le thème de l'opus 14 qui se trouve également dans ces albums : https://www.facebook.com/pages/FONDATION-ABALYON/168165169931580?sk=photos_albums
 
 
 
C'était semble-t-il vers midi, car j'étais entouré d'eau mais aussi de Lumiere, et le soleil doit être au zénith pour pénétrer dans la gorges profonde creusées par la rivière, où je me trouvais. j'en ai parlé dans plusieurs textes déjà , c'est vrai que je ne me lasse jamais  de revivre ces moments ... Comme il est bon de se répéter quand c'est pour partager  l'éblouissement  dont me gratifia cet oiseau, qu'on peut qualifier d'imaginaire, cela ne le dérange pas !
 
 Etrangement la nuit du deces de mon pere, la salle de l'hopital où il respirait encore  se transforma soudain , comme une projection astrale plus forte que le constat de mes yeux physiques, en une sorte d'hologramme réactualisant la scène où j'avais entendu le cri de l'oiseau du Paradis à Bali. Les cascades de  Batuan semblaient répandre leur fraicheur jusqu'à  la conscience de Ferdinand et 'en approchant de son dernier souffle , il semblait être devenu un  un peu réceptif , impression tout à fait subjective... et en contraste avec  ses dernieres paroles, lorsque je le soutenais pour le conduire vers l'ambulance qu'avait appellé Freddy, et que je lui disais " respire à fond, cela va te donner des forces", il avait répondu : " Ca , c'est de la fumisterie :"
 
 
 
 
 
Ci dessous on trouvera aussi  une photographie du petit Domdom dans un arbre , prise à Pertuis à l'âge de la vision inaugurale, ainsi qu'un autoportrait peint à l'huile  par l'oncle Antoine , et un portrait  de Léocadia son épouse , coloré par le photographe, son époux semble-t-il , peut être avec  l'appareil de Louis Cottalord, mon grand père.
 
 
 
Louis Cottalord officia longtemps  avec un gros appareil de photo, de la taille d'une petite caisse de bois , la couleur était quelque chose entre l'ocre et le jaune  , avec des stries marron, le tout vernis , et là dedans il enfilait des plaques de la taille d'un livre et couvrait sa tête avec un tissu noir, pour éviter que la lumière ne s'imprime trop tôt   .
 
 
 
  Je dois préciser que  l'oiseau de Paradis s'écrit Burung Candrawasih en bahasa Indonesia, même si dans une strophe en français j'ai préféré écrire Bouroung pour restituer un peu la prononciation . Et  si le poème avait été en anglais, j'aurais écrit  Garuda, plutôt que Garouda .  Garuda,  la monture de  Vishnou que l'éléphant appelle à son secours quand il est attaqué par le crocodile ...
 
 
 
 
 
 
*
 
Voilà  quoi je ressemblais à l'époque de la vision inaugurale  , à Pertuis :
 
 
 
*
l'oncle Antoine Krébil, par lui même , peinture à l'huile :
 
 
 
 
*
la tante  Léocadia :
 
 
 
 *
 
 
 
 
 


22/01/2013
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