D.O.Tron : opus 1 : versions 3 & 4 : L'EVEIL INAUGURAL
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Le tableau peint à l'acrylique sur carton encadré , de format 66 x 50 et qui a été vendu par une galerie de Formentera est la première version de cet opus. le tableau est titré en tahitien " TE ARARA'A MĀTĀMUA " . Les voyelles se prononçant différemment en tahitien, entendre : Té arara'a matamoua , ce qui veut dire en français : l'éveil ancien, premier, du début... Ce titre est inscrit au dos de ce tableau, avec la signature, car je ne signe jamais sur la face peinte, ce serait comme écraser une mouche sur une vitre en regardant un paysage .La deuxième version a été publiée sur Ekla blog en 2012, il ne m'a pas paru nécessaire de l'effacer, on peut la préférer pour la chanter, mais lorsque je relis mes publications , j'éprouve le besoin de faire des corrections, et comme la prononciation des voyelles n'est pas la même en français et en tahitien, j'ai préféré isolé la partie en tahitien .La troisième version est donc le poème en reo maohi . La 4 ème version est la version en français que l'on trouvera ci dessous ensuite .
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opus 1, version 3
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TE ARARA'A MĀTĀMUA
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E te manurere o te Pārataito,
Meho Nui Ha'atupua,
'ua 'ite 'oe iā'u te ara o te arara'a :
Parau mau !
E'ita e mo'e iā'u
i tō 'oe mau 'ū pohe 'ore !
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En reo maohi, le u se prononce ou, le e = é, ai = aï, le h est audible , le tiret sur les voyelles les allonge, on roule les r et le ' est le coup de glotte .Le mého est un oiseau très discret et qui avait la réputation, dans les temps anciens, d'être un messager du divin, il se cachait dans les buissons, on a pensé qu'il avait disparu , trop chassé , puis on en a retrouvé . Nui veut dire grand , cela magnifie cet oiseau qui à l'état naturel est petit . Donc l'équivalent en français peut être:
O toi l'oiseau du Paradis
le grand Discret exorciseur
tu m'as montré le chemin de l'éveil !
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Parole véridique !
Impossible de perdre la mémoire
de tes couleurs sans mort !
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opus 1 , version 4 :
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L'EVEIL INAUGURAL
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Cette année là nous avions pris le bateau à Casablanca
Et lorsque nous sommes passés devant le rocher de Gibraltar
ma mère Yvette me tendit ses jumelles et me dit
"Regarde les singes !"
Puis nous sommes arrivés jusqu'à la maison de l'oncle Antoine
au milieu de ses vignes , en Provence.
Un matin, à l'étage .
La fenêtre est largement ouverte ...
Près de mon lit se dresse un chevalet
avec une toile blanche sur son chassis.
Les pinceaux sont posés tout près .
Peut-être aujourd'hui Antoine va se remettre à peindre
après avoir encore contemplé la campagne
l'esprit dans le vide et dans la paix .
A mon éveil
un oiseau pénètre à toute allure dans la chambre...
Il fonçe sur la surface blanche ,
puis s'en écarte aussi vite, pour s'en retourner
par la fenêtre...
J'entends l'écho du glissement de l'air
sur les plumes colorées lancées à toute allure
Lorsqu'il a fait son virage j'ai cru voir son aile traverser la toile
Pourtant elle ne l'a pas déchirée.
L'oiseau bariolé a fait demi tour
Il a plongé dehors vers le haut, très haut, très haut
dans le ciel bleu de sa naissance !
Les couleurs laissées par l'oiseau
rayonnent, palpitent sur la toile de lin
se fixent
puis s'effacent
Par la fenêtre : les collines du Lubéron, au loin.
Et plus près, une rangée d'arbres fruitiers
à la limite des vignes ...
Des orangers, des grenadiers et des figuiers,
un cerisier
je grimpe sur une grosse branche
je cueille une cerise rouge.
Maintenant tout ést silencieux
Aucun bruit à l'étage ni au rez de chaussée .
Puis les cigales
cricrissent
Beaucoup, beaucoup, beaucoup plus tard
j'ai soupçonné ce souvenir
d'avoir été un rêve et non une vision
comme lorsqu'un oiseau se cogne à une vitre
mais qu'est ce que cela change ?
Ce matin là reste plutôt gravé dans ma mémoire
comme celui de l'Eveil !
Eveil ,
théâtre de Lumiere dans l'or de mon sommeil
les yeux clos dans la paix des rayons du Soleil ...
Une halte dans la marche forcée vers le néant
où nous orchestrent en aveugle
les mâles dominants ,comme au zoo
chez les babouins !
Eveil pour démentir dans mon intimité
La voie des empereurs , le despotisme
universel ou domestique,
sur le territoire minuscule ou immense
de toute contrée!
Oui
c'est là que mon âme a trouvé
le réflexe instinctif de l'éveil
pour digérer le songe de l'incarnation
le temps qu'elle allait durer ...
Etre poète c'est se donner le souffle
de tout dire ,
y compris l'ineffable bon ou mauvais
sans crainte des primates mal intentionnés
allergiques à la clarté
comme à l'obscurité .
Mon soliloque s'est ouvert en toute langue
à l'instant propice à l'audace
dans le consentement au dialogue.
Avant de savoir si ta naissance
est chance ou malchance
enfant dépose le fardeau des générations
qui t'ont précédé, et l'autorité
de leurs ventriloques toujours prêts
à justifier leur règne empoisonné!
Pèse le sens de tous les héritages
il y a l'héritage des chaînes, et les sentiers de liberté.
Je n' hésiterai plus , avant de m'en aller
à mettre ma mémoire en partage
Une foule de raisonnables patentés
se donnent le relais pour se pavaner
et du coup leur délire passe pour vrai,
la loi de la jungle revue et corrigée pour te piéger !
Attention, ton dressage
n'a pour priorité que la gouvernance
du fermier sur le bétail ...
On distribue encore des bibelots aux singes
pour qu'ils consentent à l'esclavage
Certes pour éviter les fauves il est parfois prudent
de brouter derriere des fils barbelés .
Le fermier est lui même un des acteurs de la basse cour
mais s'il est cannibale
vas tu dissuader avec tes cornes
le berger qui te raconte son évasion ?
Sur cette planète il y avait aussi
ceux qui applaudissaient à l'unisson
à la fois le sensé et l'insensé
mais trouvaient finalement plus de sagesse
dans la trahison ...
Êtres doubles , déchirés
C'est à cause de vous que je dois mendier
à moins qu'il soit davantage digne
de vous cirer les souliers.
Qui empêchera les déguisements
de l'âme libre vendue aux démons ?
Les humains rêvent de Dieu à leur image...
D'autres ne voient dans le Soleil qui les tient debout
qu'un gyroscope de feu
un objet ignorant
car eux seuls se sont qualifiés d' êtres pensants
Eveil hors du cauchemar
de la gloire et de l'exemple des titans .
Evade toi du rythme absurde
de la peur minutieusement calculée
qui t'asservit à leurs chantages
Selon ce que j'ai vu, les rituels de l'histoire
servaient le plus souvent à contrôler l'espace et le temps
et les générations tournaient en rond dans des déserts stériles
sans savoir se nourrir des arbres de cristal
que des illuminés avaient fait croître !
La confusion enchaîne le maître avec l' esclave.
L'oiseau savant peut guérir ton attente et te fortifier
Résiste aux illusions déguisées en fatalité
Résiste à l'autohypnose des bêtes ensorcelées
celles qui ont bu le poison mélangé au lait
Résiste à qui a préparé cette mixture
même si elle l'odeur de miel de l'hydromel.
L 'oiseau Phénix un jour m'a fait l'offrande
de son identité transparente
quelle que soit la forme aimable
que je lui créerai !
L'empereur et sa concubine
n'ont que des yeux , des oreilles d'animaux
Ce qu'ils veulent perpétuer c'est leur espèce
Ils brisent le miroir muet qui affiche
avec insolence leur orgueil.
Ils ne voient pas digne d'hériter
l'enfant au coeur tatoué de couleurs et de chansons
Les sens humains sont limités
Oiseau Phénix tu es mon fils et et mon père...
Seuls sont logiques Amour et Liberté
Mais pour les comprendre il faut l'humilité
et la patience de les déchiffrer !
La foudre était jadis tombée
sur ce mas de Provence.
Elle était entrée par une cheminée.
Tante Léocadia avait roulé dans un tapis d'étincelles
Le feu avec elle avait dégringolé l' escalier
Sans la blesser
La famille était incrédule pour tout ce qu'elle n'avait pas vu ,
par exemple l'oiseau venu m'inspirer
Mais ce dont on est témoin , comment le nier ?
L'éclair qui avait ailleurs tué
on le respectait.
Et moi cet oiseau je l'ai vu même si c'était en rêve.
Il m'a montré comment orienter le hiéroglyphe
de mon incarnation passagère
afin qu'elle me soit plus légère.
Aussi je dois, avant de retourner au Ciel
armé du seul passeport
de mon âme invisible aux contrôleurs inhumains,
je dois te tatouer lecteur de ces lueurs
Attrape ce boomerang de lumière
et fais passer.
Chacun s'illumine dans le relais.
j'accomplis ma tâche pour que les vents me poussent
ainsi qu' une antique montgolfière
vers là où les malédictions
ne pourront plus me souiller !
Il fait chanter le temps ce travail
de témoigner des bienfaits de l'éveil ,
mais aussi
des crimes et mensonges
presque parfaits .
Ceux pour qui je ne suis pas un parasite à balayer,
m'ont fait parfois l'aumône sans même m'écouter
ainsi qu'à un mendiant qui délire
devant la porte de leur église .
Merci quand même, cela prouve au moins
Que les perroquets ont un rôle à jouer
tant qu'ils ne se sentent pas menacés
par le Phénix, Quetzacoalt,
e Simorgh, Taaroa, Hamsa ton propre souffle,
Alors mon frère, ma soeur en humanité
accueille le nouveau monde vivable
épris d'air pur et de lecture
loin de tout marchandage !
Accueille moi un peu dans ton regard
Es tu si sûr de détenir toutes les clés
pour ouvrir toutes les serrures ?
Montre moi le chemin de ton rivage !
Là où le phénix demeure ,
nous serons tous recompensés
de nous oublier dans le partage
de son écho, même fredonné
Ceux qui s'en fichent peuvent bien ricaner
de la veillée ...
Il est essentiel de négocier des lois
pour chasser le renard du poulailler
il s'est clamé gardien, l'illusionniste
A notre tour de l'escamoter.
Mého Nouï, Garouda, Bouroung Chandrawasih ,
toi c'est mon moi pour me sortir de la noyade !
Et ce qui est véridique aussi
c'est le mauvais coeur qui inquiète
la chenille en gestation dans le cocon
en dépit de la bonté inlassable
des couleurs de l'Eternité
*
Lorsque j'étais enfant au Maroc, mes parents vinrent une fois passer des vacances en Provence où étaient leurs familles, notamment dans la campagne de Pertuis (Vaucluse) où mon grand-oncle, Antoine Krébil, vivait avec tante Léo dans une maison entourée d'arbres fruitiers et de vignes.
Tout comme mon grand-père Louis Cottalord, tonton Antoine aimait peindre, en particulier les paysages de Provence. Et à l'étage, dans la petite chambre où je dormais seul, il y avait un chevalet avec une grande toile vierge, qui faisait face à une fenêtre ouverte. Cela faisait du temps que l'oncle n'avait pas touché aux pinceaux , il avait peut être laissé là ce matériel pour être tenté ...mais qu'ajouter à la beauté du paysage ? ou alors peindre est l'occasion d'aiguiser le regard ?
Or un matin , en m'éveillant, je vis, à la vitesse de l'éclair, un oiseau multicolore qui se précipitait par la fenêtre jusqu'à la toile, puis, sans ralentir , son parcours fit une boucle , et il repartit d'où il était venu. Ensuite, pendant quelques instants , subsista la trace multicolore de son passage sur la toile vierge, comme s'il s'agissait de son sang, de sa chair, de sa vitesse.
Trace indélibile dans ma mémoire , rayonnant un message d' éternité, et je peux m'imaginer chevaucher son double astral pour accompagner cet oiseau là au dessus de la campagne. Mais à force pédagogue, il semble que les graines de l'Eveil ne prennent qu'un temps sur cette Terre. C''est peut être l'indication d'une étape ultérieure où soit durable l'éveil à la conscience cosmique , par libre choix .
C'est que les mots ne suffisent pas. Tout le monde veut renaître Phénix, mais il y a les flammes purificatrices et celles de l'enfer, et à force de mélanger les ambitions contradictoires, on se retrouve au pays des iwawas, des zombis, des tupapau , prononcer toupapaw ... il y a un sens aux actes et aux choses en deçà et au delà des mots. Je suggererai que ce soit cela leur sphotas, même si je ne suis pas sûr que c'est ce dont veut parler Daumal, dans Bharata, quand il évoque le sens dénominateur commun à un mot et à sa traduction .
" Une langue inconnue parle en nous, et nous mêmes nous en sommes des mots, détournés du réel" écrivait Pessoa, traduit par Quillier . Sans le sens métaphysique des formes d'esprit et de matière où s'engendrent les créatures ou les objets , pauvres sont les mots, juste utiles à jouer avec l'anxiété de survie de la bête. "
Avec l'âge ,je me suis dit que ce qui m'était arrivé avec cette première vision de l'oiseau bariolé, ce n'était peut être pas une vision reçue au moment où j'avais ouvert les yeux, mais un rêve. J'avais peut-être dormi jusqu'à ce que les rayons du soleil viennent colorer mes paupières closes. Mais qu'importe, même aujourd'hui, en repensant à ce moment crucial de mon existence , j'en ai un souvenir comme d'un fait plus réel que tout ce que je vivais alors.
Mon frère Freddy n'était alors pas encore né . L''ambiance familiale au Maroc avait tendance à se limiter, depuis quelques années aux mines renfrognées et aux coups de gueule d'un père que je percevais comme un despote. Dans mes poèmes adolescents je l'appelais "l' Empereur de Chine", puisqu'en dépit du dernier empereur devenu jardinier, c'était en principe contre le despotisme qu'on faisait des révolutions . A moins que le despote , le fauve prédateur ne soit en chacun une option actualisable, pour prendre le relais des potentats.
Ferdinand pourtant avait souffert du pétainisme,radié de son emploi de dessinateur parce que né étranger, mais voilà, ayant peu connu la tendresse de ses propres parents harassés par la vie, il ne savait pas rayonner l'amour. Seulement une angoisse déguisée de certitudes sur ce qui était réaliste dans la vie, et pour le chien de garde c'est la voix de son maître qui est l'exemple absolu, quand on a trouvé un peu de répit dans une niche .
Et voila que par ce rêve, le visage baigné par le soleil dans mon petit lit, s'était révélée une Réalité tellement plus consistante que je n'allais plus laisser ma mémoire s'en éloigner. On pouvait bien tout tenter pour décourager ma vocation d'artiste , je ne voyais pas de quelle félicité jouissaient les esclaves et même les maîtres et leurs portées.
Lorsque j'ai peint ce tableau, je m'étais représenté comme un être asexué, puis ensuite j'ai voulu représenter une femme , comme pour inciter l'oiseau à visiter ma compagne . Je vivais alors avec Christine , et j'ai toujours souhaité ardemment partager mes inspirations avec les femmes que j'ai aimées.
Au fond le monde entier pouvait m'ignorer, pourvu que ma compagne soit capable de tout partager, même ce regard qui me traversait. Excessif , naïf, utopique , tyrannique ? C'est à voir ... Ce fut en tous cas une des obsessions fertiles de ma vie dans cette incarnation, et l'oiseau exorciseur, symbole de Délivrance , me paraissait davantage digne de fidélité que les charmes de la sensualité, si je devais les payer par l'enlisement de mon espace, de mon temps et de ma créativité ...
Je pense que l'on est sur terre pour se créer, mais librement car le monde ne peut accéder au Divin avec une conscience de machine. D'où probablement la clé de l'énigme du mal. C'est librement que l'on peut réaliser l'Union Cosmique.
Plus tard sur cette image j'ai ajouté la fleur du sexe d'homme , comme si finalement je devais assumer que ce souvenir c'était seulement mon histoire . Rêve possible à partager, mais mettre le haut idéal dans les désirs de la chair, c'est un paradoxe que seul l'exemple peut inciter à pratiquer, comme une clé de l'évolution, la pénétration de l'esprit dans la matière. ...
Ce tableau fut acheté dans une galerie de l'île de Formentera ,je l'avais encadré moi même , une fois le carton de marque Canson posé sur une pièce de contreplaqué de sa taille . On remarquera que la toile représentée dans le tableau ressemble à une deuxieme fenêtre à côté de la fenêtre, quoique dans mon souvenir elle lui faisait face.
Le lit semble suspendu dans le ciel bleu où poudroient des éclats de couleur. La blancheur de la toile , la nudité et les pentes de verdure suggèrent des parcours possibles . Tant l'éveil est va plus facilement se proposer dans une vie vierge de souillures choisies . Si la conscience et ses sens vassaux sont réceptiifs et l'art catalytique du supramental divin n'ensemence pas sur du macadam mais il faut aussi notre volonté . Jadis ,les religions se bâtissaient à travers des poèmes et des visions sacralisées par le consensus social. La peinture était là pour illustrer les textes. Ici ce sont les mots qui sont des outils , comme les couleurs, pour que l'éveil silencieux ou chantant soit trouvé.
Cet oiseau, symbole de la bienveillance cosmique des astres, devint le repère central de la mythologie instinctive où ma vie a trouvé son sens , son épanouissement , je n'ai pas fait de son image une icône pour un culte, et je conçois que chaque regard rêve autrement de cet oiseau ou d'un autre symbole, chaque vie est une équation à résoudre.
Quoique sous de multiples formes, l'Oiseau venu du paradis a commencé alors à me nourrir d'un rayonnement qui longtemps après m'a paru émaner du supramental Divin , mais perçu selon les limites des organes sensoriels et de la réceptivité psychique du petit singe français que j'étais ,né dans l'Atlas Marocain .
Ce sont les oiseaux des Galapagos, qui ne craignaient pas l'homme, et Christian Zuber avait des films pour le prouver, qui m'aimantèrent lorzsque j'avais 12 ans vers une vie dans le Pacifique . Mais je n' y arrivais que bien plus tard .Dans la cosmologie tahitienne ,Taaroa est l'oiseau né de l'oeuf du monde . Il laisse tomber quelques unes de ses plumes pour qu'elles se plantent et deviennent des arbres . Dans un autre de mes tableaux, ce moi qui s'est pris pour Taaroa a semé des arbres-guitares .
Peu avant la vision de Pertuis il y a eu deux deux autres iscènes fondatrices de mon cheminement sur cette planète , toutes deux à Agadir. L'une est infernale , c'est la vision de mon père les yeux exorbités écoutant la radio pendant que je suis près de ma mere, dans l'ombre de la véranda , une de ses jambes posée sur un petit cheval de bois . La baie vitrée de la véranda est ouverte sur la nuit et le jardin. Je frissonne apeuré d'imaginer des fantômes, des diables, comme s'ils me narguaient.
L'autre vision , sur la plage très déserte au delà de la ville où était notre maison, est celle d'une très jeune femme noire sortant de la mer, avec un pendentif en or scintillant entre ses seins mouillés .
En fait, pendant longtemps je n'ai accordé aucun sens à ce rêve éveillé de l'oiseau merveilleux . Puis, un jour, à Nice, je fus ébloui de retrouver cet oiseau, sous une forme différente , comme pour fournir une signification supplémentaire . Il s'élançait d' un arbre sur une miniature arabe ornant un mur chez Jean Pierre Boursier Mougenot , dont les grandes sculptures étaient incrustées de bouts de miroir .
Et vers 1970, dans la série de mes Pictographies, c'est encore cet oiseau qui me délivre de la caverne de chair ancestrale . Voir l'opus 463 , qui se trouve dans ces albums : https://www.facebook.com/pages/FONDATION-ABALYON/168165169931580?sk=photos_albums .J'avais imaginé l'édition de ces Pictographies sous forme d' un livre rouleau où les symboles suffiraient au récit ...
Plus tard, de mon deuxième séjour à Bali en 1974, j'avais également suspendu au dessus de l'entrée de la chambre où je dormais un dessin en couleur de cet oiseau que j'appelais Amour, à côté d'une cage. Je prévenais que dans la cage on ne pouvait apprendre le secret de son vol.
La même année , alors que je cheminais dans un torrent au fond d'un précipice, pres du village de Batuan, l'oiseau du paradis vint m'éveiller de façon encore plus explicite . C'est le thème de l'opus 14 qui se trouve également dans ces albums : https://www.facebook.com/pages/FONDATION-ABALYON/168165169931580?sk=photos_albums
C'était semble-t-il vers midi, car j'étais entouré d'eau mais aussi de Lumiere, et le soleil doit être au zénith pour pénétrer dans la gorges profonde creusées par la rivière, où je me trouvais. j'en ai parlé dans plusieurs textes déjà , c'est vrai que je ne me lasse jamais de revivre ces moments ... Comme il est bon de se répéter quand c'est pour partager l'éblouissement dont me gratifia cet oiseau, qu'on peut qualifier d'imaginaire, cela ne le dérange pas !
Etrangement la nuit du deces de mon pere, la salle de l'hopital où il respirait encore se transforma soudain , comme une projection astrale plus forte que le constat de mes yeux physiques, en une sorte d'hologramme réactualisant la scène où j'avais entendu le cri de l'oiseau du Paradis à Bali. Les cascades de Batuan semblaient répandre leur fraicheur jusqu'à la conscience de Ferdinand et 'en approchant de son dernier souffle , il semblait être devenu un un peu réceptif , impression tout à fait subjective... et en contraste avec ses dernieres paroles, lorsque je le soutenais pour le conduire vers l'ambulance qu'avait appellé Freddy, et que je lui disais " respire à fond, cela va te donner des forces", il avait répondu : " Ca , c'est de la fumisterie :"
Ci dessous on trouvera aussi une photographie du petit Domdom dans un arbre , prise à Pertuis à l'âge de la vision inaugurale, ainsi qu'un autoportrait peint à l'huile par l'oncle Antoine , et un portrait de Léocadia son épouse , coloré par le photographe, son époux semble-t-il , peut être avec l'appareil de Louis Cottalord, mon grand père.
Louis Cottalord officia longtemps avec un gros appareil de photo, de la taille d'une petite caisse de bois , la couleur était quelque chose entre l'ocre et le jaune , avec des stries marron, le tout vernis , et là dedans il enfilait des plaques de la taille d'un livre et couvrait sa tête avec un tissu noir, pour éviter que la lumière ne s'imprime trop tôt .
Je dois préciser que l'oiseau de Paradis s'écrit Burung Candrawasih en bahasa Indonesia, même si dans une strophe en français j'ai préféré écrire Bouroung pour restituer un peu la prononciation . Et si le poème avait été en anglais, j'aurais écrit Garuda, plutôt que Garouda . Garuda, la monture de Vishnou que l'éléphant appelle à son secours quand il est attaqué par le crocodile ...
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Voilà quoi je ressemblais à l'époque de la vision inaugurale , à Pertuis :
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l'oncle Antoine Krébil, par lui même , peinture à l'huile :
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la tante Léocadia :
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